jeudi 31 mai 2007


André Hediger s'en va ce soir après 40 ans passés dans la politique municipale.


Tant de temps passés ne laissent guère de traces dans la politique municipale, il faut bien le reconnaître, tout au plus est-on enclin à se souvenir de quelque désastres. Ceux-ci ne sont peut-être guère aussi importants que les manchettes qu'ils ont sucitées.

Bien plus est-il heureux de rendre hommage à la fidélité politique d'un homme qui s'est battu 40 ans durant pour les mêmes valeurs, dans le même parlement municipal, combat à mettre en perspective avec celui de celles et ceux, si prompts à désirer sinon exiger et sitôt las de ne pas obtenir. Ils s'en vont en pensant secouer la poussière de leurs sandales sur le pas de la porte.

Dédé est de ceux, plus rares chaque jour, pour qui le débat politique, le combat pour les idées est un combat d'une vie.


Chapeau bas, Monsieur Hédiger.

mercredi 30 mai 2007


Les pages people étalent les cures de désintoxication que doivent subir les Paris Hilton, Britney Spears et autres jeunes stars pour avoir pris le volant quelque peu éméchées ce qu'a priori et leur jeunesse et leur art avoué de céder aux tentations devraient rendre excusables.


Ce qui est ici fâcheux, c'est plutôt de voir systématiquement des excès dénoncés et jugés comme des maux qu'il faut extirper en cures de désintoxication alors qu'il ne s'agit vraisemblablement que de plaisirs, coupables tout au plus, mais y a-t-il plaisir sans culpabilité...


Et de craindre que demain il faille se désintoxiquer aussi du plaisir d'écouter de la musique (non officielle), de goûter à cet autre plaisir d'été qu'est de s'asseoir sur une terrasse et regarder (ou non) passer les jolies filles ou que sais-je, la liste des plaisirs est encore longue, mais cela va-t-il durer ?


L'hygiénisme comme norme sociale, on le justifiera par le principe de précaution qui lui-même fondera le devoir de délation de son aimable prochain. Peut-être.


Mais alors, les île désertes vont devenir rares.

mardi 29 mai 2007


La météo du week-end y invitait, ce furent les après-midis de jeux de société.

Découvert alors le jeu du WWF "Wild life". Une espèce de Monopoly où les animaux ont remplacé les Paris rue de Rivoli et Zurich Paradeplatz, dans un semblable anonymat, bien plus avec le même esprit mercantile. D'ailleurs la règle du jeu de "Wild life" précisent à qui achèterait une des quatre bourses du jeu (bourse de vente des animaux protégés) "que cela vous permettra de gagner beaucoup d'argent". Bin voyons, on croirait qu'il a été conçu par des libéraux vaudois ce jeu...

Et pour gagner : Tout simple, tous les moyens sont bons, surtout l'argent, pour empêcher les autres (adversaires ?) de réunir les animaux qu'ils doivent protéger et bien sûr soi-même accaparer tout ce qui bouge. Un mauvais champignoneur quoi.

Et la vie sauvage, c'est juste un prétexte ?

Et la vraie vie c'est pareille ?
Mais non, dans la vraie vie, il y a le Beau lac de Bâle sur le pick-up, alors le blues, il reste dehors.

jeudi 24 mai 2007




Le câble diffusait ce soir Mangeclous,
incontournable Albert Cohen que Moshe Mizrahi mettait en images.

Ariane en est absente, Adrien Deume pareillement.
Il n'est donc plus ni question d'amour, ni de naïveté.
Il ne reste que la duplicité poussée jusqu'au délice.

La vie comme un carnaval. Et sa part de rêve.
Ici et à Céphalonie.
Le partager, comme une envie de bondir,
autant qu'un avant-goût d'été.

mercredi 23 mai 2007

Les vaudois, ils font que copier les genevois





Des jours et des jours et un titre unique qui fait les édito de la presse quotidienne et enrichit les blogs "Monsieur Tornare, taisez-vous !"
Voilà qui change, il y a peu, tant de conseils abreuvaient le parti libéral genevois. Merci donc à Monsieur Tornare de faire diversion.
Quoi que... Tout avec les socialiste est éphémère. Malheureusement... Et grâce aux libéraux vaudois, le parti libéral devrait reprendre très vite le dessus. Vive donc les libéraux vaudois qui font une si subtile imitation des stratégies politiques genevoises en virant Isabelle Chevalley pour cause de dissidence écologico-libérale.

Nuances toutefois avec notre BALC local :

Isabelle est virée avant d'être présidente du parti libéral vaudois. (principe de précaution)

Elle ne se contentera pas des 0,8 % de BALC aux élections fédérales. (principe d'efficacité)

Si les idées BALC sont réactionnaires, celles d'Isabelle valent au moins les questions posées sinon les réponses données. (principe de lucidité)

Voilà Isabelle piétinée par les éléphants. Ca doit faire mal, mais elle doit se dire qu'après le passage des mastodontes, l'herbe se redresse tandis que les arbres gisent encore.

samedi 19 mai 2007

Le blog de Catherine me laisse sans voix, alors vous y renvoie, le lien est un peu plus bas à gauche Pour un monde meilleur partout.

Les week-end sont faits pour se rendre visite et ici partager un sourire amer.

vendredi 18 mai 2007


Mardi, nos très honnorables magistrats de la Ville nous gratifait d'un scoop : "Aucune autre information ne sera communiquée dans l’intervalle". Antérieurement, on devait comprendre que le jeu des chaises musicales belges, pardon aux voisins du Nord, était complexe et que le temps était le maître de la raison. Depuis, évidemment aucune information.


Pourtant entre-temps, les nouvelles de la répartition des marocains municipaux par la presse locale, suivies de commentaires abondants. Si je n'y lisais et n'entendais les miens - pessimistes comme une seconde nature - ensuite de la répartition des p'tits pouvoirs en Ville, je croirais que personne ne m'aurait rien dit et que je n'en saurais toujours rien.


Merci aux journalistes de nous informer, ils sont vraiment irremplaçables ! Quant à nos magistrats, ils tiennent leur promesse : "aucune information". Ont-ils honte ? Peut-être pas, ils sont trop jeunes pour cela, mais l'enthousiasme de leur jeunesse, sûr, ils ne l'ont pas !


PS : on connaît enfin la règle des chaises musicales belges : A la fin de la musique, les cinq joueurs doivent occuper leur cinq chaises et trois autres. Évidemment ça complique la donne. Mais qui donc perd à ce jeu ?

mardi 15 mai 2007

Thomas Hirschhorn, Outgrowth 2005

Ville de Genève. Le Conseil administratif gratifie aujourd'hui ses citoyens tant aimés d'un communiqué de presse qui annonce très solennellement qu'il ne dira rien quant à l'organisation future de son travail "avant plusieurs séances".



Voilà près de trois semaines que cinq hommes (et femme) essaient de se répartir cinq portefeuilles et l'on doit comprendre qu'à ce jeu de chaises musicales (version belge) plusieurs semaines sont sans doutes encore nécessaires pour que chacun trouve son tabouret.



Que leur dire, sinon que si voilà deux mois que la Ville de Genève n'a plus de gouvernement politique, campagne électorale exige, et que si cela durait encore quelques semaines, personne ne verrait pourtant la différence. Même le catalogue des horreurs (voir mon blog précédent si besoin) se complète comme à l'accoutumée.



Poursuivez donc vos disputes et soyez rassurés, personne ne vous attend plus nulle part. Et la prochaine fois, pour vous faire élire, ne faites donc plus tant de bruit !


PS : L'illustration, empruntée à une installation d'Hirschhorn exposée ces jours à Beaubourg, y est décrite comme le triste constat que les sottises de l'homme n'ont ni début ni fin.

jeudi 10 mai 2007

Genève a-t-elle lu les Conventions de Genève ?



Dans sa tour d'ivoire, le Maire de Genève et ses adjoints se protègent, non contre l'opposition dont chacun souhaite qu'elle lui fasse la vie difficile, non contre la presse qui guetterait ses faux-pas, non encore contre quelques adversaires de circonstance, mais contre la jeunesse, celle-là même qu'elle dit choyer, celle-là même encore qui constitue son fond électoral.

Le voilà donc nos maires (avec un m minuscule, un tout petit m) qui tissent autour de leur palais une barrière d'ultrasons qui agresse les jeunes de moins de 25 ans, et ceux-là seulement. Miracle et perfidie de la technique...

Dans la presse, la cause prête à rire ce matin. Est-ce vraiment le ton juste que de rire ? Ce même maire, ne nous a-t-il pas proposé il y a quelques semaines de dépenser l'argent par centaines de milliers de francs pour garantir le confort des pigeons ? Simultanément et secrètement il installe et use une arme sournoise et la dirige contre la tête de nos enfants. "Ca faisait mal" confient-ils aux journalistes. Et l'arme des ultrasons n'est sans doute pas permise par les Conventions de Genève.

N'est-ce pas là le comportement des pires dictateurs que d'agir contre le bien-être de sa propre population ? Notre maire ne voit-il pas que c'est contre l'Etat de droit lui-même qu'il agit, ne voit-il pas que les lésions dont auraient à souffrir les enfants constituent des délits de lésions corporelles dans la meilleure hypothèse ou pire un crime d'exposition ?

Que reste-t-il de "l'esprit de Genève", comment a-t-elle pu mettre en place un tel gouvernement et pire encore, lui renouveler sa confiance il y a 10 jours à peine.

mercredi 9 mai 2007

Dura lex, sed lex


Genève en grande cérémonie pose la première pierre de l'annexe à la prison.

On peut en saluer le confort promis : 64 cellules individuelles avec TV, frigo, interphone, sanitaires... Un autre débat est celui entrepris par le Grand-Conseil qui s'interroge pertinemment sur l'opportunité de bien trop nombreuses détentions et dénonce les carences de l'Autorité qui y préside. Alors le confort proposé ne compense ni ne répare l'inutilité de la détention.

mardi 8 mai 2007

Vanités

Une législature s'achève et la Ville de Genève fait le ménage. Elle retrouve des projets envoyés par centaines qu'elle écarte de quelques mots qui disent son désintérêts.

Pour le publier une forêt s'est évanouhie, alors j'imagine chacun de ses arbres bien inutilement coupés :

la peine ressentie, si souvent moteur de l'idée,
la dispute qui préside à sa formulation,
le vote qui se conquiert,
l'étude qui fait la "société civile" s'en mêler,
et le vote encore, final cette fois, qui fait de la peine d'alors déjà bien plus qu'une promesse.

Et lire sous la plume du Conseil administratif tandis que le temps a passé son désintérêt inspiré autant par la paresse que le mépris.

À ces arbres abattus, en guise d'oraison, dédier ces mots empruntés à Henri Michaux :

"Et le chef faisait force gestes de protestations, mais sa voix était devenue si petite qu'on se demandait qui aurait accepté de tenir compte de ce qu'il disait, comme si un grain de riz s'était mis à parler" (tiré de Plume)

lundi 7 mai 2007

Quel sourire !


Voyant les images de Mme Royal hier soir s'adressant à ses partisans, comment ne pas être ébahi par ce sourire généreux, sincère et réparateur vis-à-vis de ses militants. Et me dire que si elle avait préféré ce sourire là à sa "juste colère" du mercredi d'avant, le cours de l'élection en aurait peut-être été changé.


Et il en est ainsi de la politique, elle est affaire d'idées et de conviction, c'est ici le travail de fond, mais aussi de la foi pour les porter, d'assurance pour les voir grandir et de ce sourire qui les fait se partager enfin.

dimanche 6 mai 2007

Réconciliation


Les samedis de pluie remplissent les foires
et font déserter les marchés.
Agitation,
comme un besoin d'épuisement.

Au soleil de dimanche
c'est à la chaleur des pierres sèches
que l'on évoque ce dieu
qui nous rend le silence.

samedi 5 mai 2007

L'orage




Deux mois d'absence, le temps des élections ici plus que là-bas.
choisir le silence plutôt que l'agitation et les émois.
Entre-temps, tout change
c'est ce que l'on lit.
Pourtant le désert reste le désert
et l'orage n'y peut rien.

dimanche 11 mars 2007

Jurisprudence vaudoise


la Vérité sortie du puits, Edouard Debat-Ponsan


Dogu Perinçek a été pertinemment condamné vendredi dernier par un Tribunal vaudois qui constatait simultanément faire oeuvre de jurisprudence en matière d'histoire de l'Arménie . Mais il faut souligner l'impossible procès et la reculade des Droits de l'Homme. Comment un homme accusé de négationisme peut-il être au bénéfice d'un procès équitable si les témoins appelés, l'avocat en charge de la défense ne sont eux-mêmes au bénéfice d'aucune immunité et condamnés en conséquence au silence ?

Puisque c'était la première fois que la question du génocide arménien était portée devant un Tribunal, il était nécessaire, à cette occasion au moins, que le débat ait lieu, que chacun puisse exprimer son point de vue et de la sorte se convaincre définitivement de sa réalité.
La vérité ne sort pas du puits, mais du débat. Et ici, un jugement sans doute juste est sans doute arbitraire aussi.


jeudi 1 mars 2007

Soupe à la grimace

© BPU Genève, fonds Jules Perrier


La Ville de Genève se sait dès aujourd'hui le chef d'orchestre de la culture genevoise. Voilà un coup de maître réussi par Patrice Mugny, que chacun salue à sa juste valeur. Et aux excellents arguments qui plaident en faveur de ce transfert de compétence de la Tribune du jour, des blogs de Pierre et de Renaud, j'ajoute volontiers que de responsabiliser le Magistrat en charge de la culture est une très bonne politique libérale et j'y souscris non moins. Peut-être même que jamais par le passé en Suisse un Magistrat a assumé une telle responsabilité. C'est là sans doute une excellente perspective.

Et la contre partie, parce qu'il y en aura nécessairent une, ce sera l'augmentation de l'imposition municipale de 10 % afin de dégager des recettes supplémentaires de 50 millions de francs. La moitié servira à compenser le désengagement de l'Etat de Genève vis-à-vis de la culture, l'autre à l'entretien du ménage municipal. Et un référendum est exclu. Que la gauche ou la droite le lance et le gagne, ce serait aux pans de la culture à laquelle elle est le plus attachée qu'elle devra renoncer. Au rugby je ne sais pas comment ça s'appelle, mais en foot, c'est un auto-goal

Ce soir, les belles promesses électorales qui sont sur toutes les affiches sont du vent, déjà, avant même que l'on ait dépouillé le scrutin. Et à cet égard, la politique ne change pas, on pleurera un peu et on fera ensuite avec, puisqu'on ne peut déjà plus faire autrement.

Chapeau bas Maestro !

mercredi 28 février 2007


En Chinois, ça se prononce "wu zhi" et ça veut dire "ignorance"... Je l'ignorais !



Hier soir, j'entendais un journaliste de la Radio romande annoncer qu'il lisait la première phrase de La Peste de Camus et citer :

« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : “Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.” Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. »

Quelques instants plus tard, il s'émerveillait de ce que le standard téléphonique de la RSR avait été sur le point de sauter, s'excusa de sa confusion avec L'Etranger et conclut sur le champ que ses auditeurs étaient du troisième âge.

C'est comme ça qu'on a le sentiment de prendre un coup de vieux.

Ce matin l'affichette du Temps annonçait une querelle d'experts au sujet de la découverte de l'ossuaire du Christ. Et me suis dit qu'il y a trente ans, un tel débat aurait sans autre été classé sans autre dans le bêtisier du jour sinon qu'il aurait peut-être suscité un bref éditorial sur la faiblesse de l'enseignement de l'école du dimanche et l'opportun retour des notes.

Encore un coup de vieux en d'autres termes.

Pourtant, on peut confondre La Peste et L'Etranger tout aussi bien en étant jeune que vieux; ou encore voir dans le jeudi de l'Ascension une fête religieuse ou un bien agréable pont du mois de mai, sinon prendre les deux joyeusement.

Alors quand, comme à Genève, il y a tentation de culture clanique, il faut se souvenir que la Culture est la somme de toutes ses expressions, même si parfois, elles paraissent mutuellement peu compatibles; que personne ne peut prétendre à la connaître dans son universalité, mais y fait son chemin par une succession de choix qui amène à aimer ou ne pas aimer, choix non dépourvus d'un arbitraire initial qui, pour ma part, me font ignorant de ce que beaucoup savent.

vendredi 23 février 2007

Mayday, Mayday, Mayday


La Tribune d'aujourd'hui consacre trois pages à la démission annoncée du Président et du Vice-Président du Grand-Théâtre. La commenter d'un seul mot "Désastre !"

Aucune information pertinente n'est encore disponible à ce sujet. C'est donc trop tôt pour connaître exactement le motif d'une décision extraordinaire par sa gravité et prise par deux personnalités de premier plan, donc sans doute longuement mûrie et consécutive à une longue souffrance.

Mais ce qui mérite d'être déjà entrepris ce soir, sans espérer être complet, c'est l'inventaire de la disparition des théâtres en Ville de Genève :

octobre 2003 : suppression de la subvention au Théâtre Para-Surbeck : motif, ce théâtre n'est pas assez ouvert aux artistes genevois autres que MM Claude Para et Luc Surbeck. En fait, c'était pour transférer cette subvention (86'000 francs) au Teatro Malandro d'Omar Poras qui fonctionnait alors très bien en s'en passant.

octobre 2003 : tentative de suppression de la subvention au Théâtre du Caveau, sauf à ce que son directeur M. Fernandez accepte de quitter sa salle au profit du Théâtre Pitoëff. Monsieur Fernandez cède, s'en est-il bien trouvé ? C'est très improbable.

octobre 2003 : tentative de demander au Théâtre Confiture de M. Cohen de quitter la Cité Bleue où il jouait depuis des années pour reprendre le Casino-Théâtre.

Mars 2004 : tandis que la Ville et le Théâtre des Montreurs d'Images négocient une convention devant couvrir les années 2004 à 2007, Monsieur Mugny met fin aux négociations et fait passer la subvention à zéro. Il est battu par son Conseil municipal

Septembre 2005 : suppression de la subvention au Théâtre de Carouge au motif que les contribuables carougeois payent un impôt municipal plus avantageux que les genevois.

Juillet 2006 : C'est au tour du Théâtre de l'Orangerie, plus particulièrement son directeur M. Chardet d'en être expulsé. Motif : le nécessaire changement. Toujours est-il que le théâtre n'annonce plus aucun spectacle depuis l'été 2006 et rien pour 2007 !

Novembre 2006 : supression de la subvention au Teatro malandro pour cause de mauvaise gestion financière.

Février 2006 : suppression de la subvention au Festival de la Bâtie, motif faiblesse du comité

Février 2006 : quel futur au Grand-Théâtre ?

A Paris, on fermait, dit-on, des thâtres pour construire des parkings. C'était triste et scandaleux. Mais si à Genève, c'est parce qu'ils déplaisent au responsable de la culture et qui se croit Prince que tant de lieux sont fermés ou menacés, comment qualifier de telles disparitions ?

jeudi 22 février 2007

Un long silence, comment faire autrement !

Crise au parti libéral genevois, devoir de pudeur vis-à-vis de l'inutile querelle personnelle, devoir d'humilité à l'endroit de l'entier des femmes et hommes politiques qui tous perdent un peu de leur crédit et de leur sincérité, craindre plus encore les vanités.

D'ordinaire, une nouvelle chasse l'autre et aux préoccupations d'un jour succèdent de nouvelles préoccupations chacune pareillement affligeantes; c'est alors la routine du temps.

Au parti, il faut le reconnaître, on joue un mauvais feuilleton, sans intrigue, ni matière, mais il semble qu'il doive durer. A tout le moins on semble y maîtriser cet art. On y use d'un peu de l'orgueil des hommes, pas beaucoup, mais suffisamment pourtant pour cacher l'évidente vacuité des propos qui déchirent.

Je n'ai jamais vu un seul épisode de Dallas ni de Top-Models, performance peut-être, mais pire performance encore, celle de me trouver aujourd'hui figurant dans le triste show genevois joué non moins quotidiennement.

Mais puisque figurant je suis, alors venir comme un souffle sur cette scène; y affirmer que j'aime ce parti, ses idées et chacun qui le compose, dire ma reconnaissance pour chaque débat qui s'y tient me rappeler et redire que ses valeurs sont tout à la fois, parce qu'elles sont indivisibles, la liberté, la responsabilité et la solidarité et qu'il n'est de plus grand honneur que d'être élu pour les porter et les défendre, d'être candidat pour démontrer combien elles sont siennes.

Alors oser le cris

VIVE LES LIBERAUX GENEVOIS !

l'entendre à son oreil, s'en réjouir et retrouver l'usage de la parole.

dimanche 18 février 2007

Tous, partie civile au procès Swissair

A Bülach, c'est le temps du réquisitoire et des plaidoiries

"Ce n'est pas un procès politique !" affirmait le Procureur,

égrenant chiffres rouges et dates noires,
états financiers trompeurs et pilotage obstiné,
comme la litanie des (mal) sain(t)s.

Alors la Défense répliquera
Prévisions aussi fiables que la météo,
pressions politique et bancaire,
état de nécessité et risque d'entrepreneur.

Aussi bien que les crimes financiers retenus
pourquoi ne pas avoir retenu celui de brigandage ?

L'enrichissement : 2 milliards, versés cash par la Confédération.

L'usage de la contrainte : un grounding stratégiquement imposé le 2 octobre 2001, alors que des fonds avaient été mis à disposition ce même jour à hauteur de 73 millions, quand 17 millions étaient nécessaires quotidiennement (voir SonntagsZeitung du 1er octobre 2006) et qu'il n'était donc pas nécessaire, du moins laissait-il le temps de rechercher et peut-être trouver des solutions, l'indisponibilité des bailleurs de fonds, le Conseiller fédéral Leuenberger désespéré face à l'inutilité de son téléphone auquel personne ne répondait et la nécessité pour lui de prendre la décision qui s'imposait, sauver l'honneur de la nation et payer la rançon que les dirigeants de Swissair exigeait.

La victime : qui n'est pas victime ? le personnel de la compagnie bien sûr, mais chaque citoyen qui s'identifiait à Swissair, orgueil national, orgueil jusqu'alors bien placé, tant elle incarnait les valeurs suisses, tant elle identifiait le pays et tant chacun s'identifiait à elle.

Le symbole est devenu un mythe, nous avons chacun été volé de ces deux milliards, les dirigeants de Swissair l'ont manifestement fait avec conscience et volonté, usant de la violence qu'est le désespoir.

Oui, brigandage, il y a bien eu; alors, tous partie civile pendant qu'il est encore temps !

jeudi 15 février 2007

Revoilà la censure

Hirschhorn "Democracy Hotel"


Revoilà la censure, pour une fois, Patrice Mugny n’est pas en cause (mon blog du 15 janvier), mais cela ne réjouit personne pour autant.

L’auteur est politique, la censure est toujours politique, sorte de frilosité du pouvoir confronté à la libre expression d’un artiste à qui il attribue une expression incompatible avec sa propre politique. (Il y a peu on reconnaissait encore cette race de censeurs par le port de lunettes noirs, même à la nuit tombée).

Ainsi donc à Zurich, on mâtera Salo ou les 120 jours de Sodome sur son lecteur de DVD plutôt que le regarder sur grand écran, subtile différence.

Ce qui pour ma part me sidère, c’est qu’un film qui pouvait être vu librement il y a 30 ans, sous réserve de la limite d’âge, qui a été diffusé ensuite avec une régularité certaine dans les rétrospectives consacrées à Pasolini ou encore en ciné club, un film donc que chacun a pu voir ou choisir en toute connaissance de cause de ne pas voir, puisse, une génération après interroger le censeur, plus spectaculairement encore, l’amener à frapper.

Qu’est-ce qui aurait donc changé en 30 ans ? La morale, sans doute pas ou certainement pas vers plus de rigueur.. L’éthique alors ? Sans doute, la pauvre, mise à toutes les sauces et transformée en une valeur collective et donc politique alors que sa nature est de parler à l’âme de chaque individu, la voilà au service de l’oppression des idées. Pourtant, ce n’est pas l’éthique héritée de 2500 ans d’histoire qui a changé, mais l’idée qu’on s’en fait au supermarché des idées prémâchées.

Ce qui a changé, c’est au nom de l’éthique, le politiquement correct érigé en dictature, en tant que valeur collective qui se substitue au libre arbitre dont l’homme contemporain ne serait plus digne.%

mercredi 14 février 2007

Happy Valentine's Day


Sur le tapis de roses et de tendres promesses du 14 février, l’Union Européenne apporte sa contribution par une déclaration d’amour, à sa façon, avec ses mots et surtout son souci pédagogique.

Comme une mère, elle nous enseigne ainsi qu’il n’y a pas d’amour sans dispute, et qu’au sujet de ses propos que chacun considère comme une rupture de fiancailles, « il faut donc les prendre, non comme une déclaration de guerre commerciale, mais comme une étape dans la consolidation de nos rapports. » Mais entretemps, la fiancée est priée de ne plus porter la bague !

Il faut laisser à l’Europe un art consommé dans la dispute qui mérite bien un joyeux blog :

Premièrement, choisir un sujet sur lequel il n’y a pas de compromis possible. Les chaussettes directement dans le panier à linge sale plutôt que de les laisser traîner n’importe où, c’est le classique; la fiscalité cantonale à l’égard de laquelle la Confédération n’a pas de compétence fait pour l’EU tout aussi bien l’affaire.

Ensuite, aligner les reproches, dressés comme un inventaire ni original ni pertinent, c’est toujours efficace pour ruiner toute tentative de défense. C’est quand l’amoureux à la tête dans les mains qu’il écoute le mieux, c’est bien connu

Avoir sous la main des arguments de mauvaise foi du style « la prétendue distinction entre les niveaux fédéral et local est dénuée de pertinence étant donné que, d’une manière générale, toutes les strates de l’Etat sont concernées. » A quoi servirait-il qu’il ait la tête entre les mains, si l’amoureux osait encore lever les yeux.

Encore ne pas manquer d’affirmer sa supériorité avec des phrases abscondes du style « les avantages fiscaux en faveur des sociétés d’administration mixte ne découlent pas de la nature ou de l’organisation du régime fiscal suisse dans la mesure où ce régime ne distingue pas entre les bénéfices de source suisse et de source étrangère. » Là lever les yeux, c’est prendre le risque de passer pour un sot qui ne comprend même pas les reproches qu’on lui fait. Laisser passer donc, se dire qu’aux roses, il n’y a pas que des épines, mais aussi des pétales, parfois un parfum.

Là, la dispute pourrait s’arrêter, faute de combattant, elle laisse encore un espoir de réconciliation pour les plus habiles.

Mais le risque à ce stade c’est de se laisser emporter par cette victoire trop facile et revenir sur des vieux trucs, du style la belle-mère qui… Parce que là, tout à coup, l’amoureux reprend pied, se défend, riposte et alors, gare à la vaisselle ! Et l’EU n’y a pas manqué, elle a trouvé son vieux truc à elle, un traité de 1972 et peu importe que ni l’esprit ni la lettre ne justifient un quelconque propos sur la fiscalité et les aides directes ou indirectes.

Alors, à la St-Valentin, entre Berne et Bruxelles on casse la vaisselle, mais comme le dit si sagement la Commission, ce n’est qu’une étape dans la consolidation de nos rapports. L’amour grandirait-il donc quand ensemble on balaie les débris, se penche avec gentillesse sur la paume blessée, recherche des lunettes pour en ôter quelques fragments si bien instillés qu’ils menacent d’infecter tout le corps ?

Si c’est ça l’amour, alors l’amour c’est une subvention directe de Bruxelles à la maison Araldit ! Bruxelles devrait penser à l’interdire !

jeudi 8 février 2007

Maison du Bout-du-Monde

Il était au Bout-du-Monde, la Maison du Bout-du-Monde qui portait bien son nom. Quand il n'y avait pas école, elle appartenait aux enfants et des générations de genevois ont tout appris de Marie-Claude sa généreuse animatrice dont l'imagination était inlassable et l'élan contagieux. Le soir les jeunes adultes l'investissaient, refaisant le monde au café ou le parcouraient en s'initiant alors à l'Internet balbutiant, le tout sous l'autorité aimable de Jame qui y veillait sur chacun. Aux étages, les enfants rentrés chez eux cédaient la place à des adultes en quête de perfectionnement ou de recyclage et les professeurs dont quelques uns du poly de Lausanne y dispensaient leurs leçons jusqu'à très tard dans la nuit.

Peut-être que le bout du monde, c'est aussi le début du monde. En tout cas on pouvait le croire.

Jusqu'à ce que la politique s'en fut mêlé. Le malheur de la Maison du Bout-du-Monde fut qu'elle était la propriété de la Ville de Genève. Alors on lui chercha des poux dans la tête, il n'y avait pas assez de ceci ou peut-être trop de cela, le débat condamna aussi bien Marie-Claude que Jame, en 1996 la Ville ferma la maison, la résistance a été longue, mais elle fut vaine. Merci Fabrice de m'avoir entraîné dans ce combat.

Dix ont maintenant passés. Hier on l'inaugurait après quelques travaux. Mais surtout, combien d'errances, de souffrances inutiles, d'erreurs pathologiques d'affectation pour essayer de réinventer la Maison du Bout-du-Monde qu'au passage fut débaptisé comme pour en effacer le mal.

Elle est devenue aujourd'hui, comme si c'était une découverte, un espace de vie enfantine, toujours sous la direction de l'infatiguable Marie-Claude et l'on y parle déjà d'un projet d'y accueillir le soir jeunes adultes et adultes. Je soufflais alors que cela ne fonctionnerait qui si on confiait cette responsabilité à Jame. Sourires entendus.

10 ans à tourner en rond pour revenir enthousiaste au point de départ. Est-ce bien ça un bilan politique ?

mercredi 7 février 2007

Méfiez-vous des contrefaçons

Notre ami BALC aime à répéter ce slogan cher à Karl Zéro. Si celui-ci est la honte du journalisme, BALC, il faut le lui accorder, c'est la honte du libéralisme. Et puisque la blogosphère est par nature ouverte, fidèle à cette devise, il a son lien sur ce site, je vous renvoie à lui avec plaisir.

Pour constater qu'il est aussi crypto-communiste que Christian Grobet se revendiquait du néo-communisme lui qui rêvait d'ériger un mur autour de Genève pour la purifier des étrangers accusés de tous les maux, xénophobie mesurée chez BALC au remarquable coefficient d'enfermement de 100 %. Même le MCG ne ferait pas mieux.

Pour observer encore son antagonisme viscéral de l'Etat, en particulier avec un taux de sensibilité sociale de 0 %, ce qui est une performance, sans être hostile à l'ordre et à la sécurité, ce qui est nécessaire avec un tel programme. Alors je vois déjà les camps d'éducation au travail poindre à l'horizon, les syndicats déclarés hors la loi et la légitime rébellion matée, à la chinoise. Mais il me répondra que la Chine a un taux de croissance de 10 % et que c'est là preuve que la recette est bonne et que c'est objectif sage que de vouloir l'appliquer. Aveuglé qu'il est devenu.

Pour BALC et sa droite libérale, la liberté n'est associciée ni à la responsabilité, ni à la solidarité. Pourtant la liberté, sans la responsabilité ni la solidarité, ce n'est pas la conscience des choix, en cela c'est la négation de l'homme. Mais il faut pardonner à BALC, son jeune âge ne lui a pas encore permis de découvrir Platon. Gageons qu'ensuite de sa lecture, puisque c'est un homme intelligent, il aura compris le sens du mot société.

N'étant pas sectaire je vous renvoie à l'entier du site de smartvote.ch Pour ma part, je trouve que le portrait qui y est fait de moi est sans doute juste puisqu'il me dit que BALC et Pagani me sont également incompatibles, totalement incompatibles, ce que j'ai toujours pressenti.

dimanche 4 février 2007

Hommage à mon père

Je passais sous le soleil de dimanche par les ouvrages d'art de la dernière née des autoroutes romandes, la liaison entre Yverdon et Neuchâtel et appréciais à sa juste valeur les efforts d'intégration de la chaussée dans le vignoble, en fait des murs de pierres séches à foison et hors de prix.

Cela m'a ramené à la table d'un dîner familial, je devais avoir 8 ans, mon père était d'humeur sombre. Alors, il avait la responsabilité de la réalisation de la première des autoroutes construites en Suisse de Genève à Lausanne, expo nationale oblige, et il venait de se faire tancer par le Conseil d'Etat pour avoir habillé les talus entre la chaussée et le tablier de ses ponts d'un dallage de pierres sombres qu'il avait fait venir du Valais. Le chantier fut arrêté sur le champ et aux dalles de pierre il dut substituer les plus standards pavés de béton tirés du plus banal des catalogues des objets usinés. De ce dîner, je me souviens de la peine de mon père quant au peu de cas qui était fait de sa volonté d'intégrer cette réalisation dans le paysage.

C'était il y a 43 ans, probablement. Un jour ou l'autre le Temps vous donnera raison. Je ne suis pas bien sûr que ce soit vrai. Ce qui est faux l'est toujours et ce qui est vrai aussi. Ce n'est ni le temps, ni l'opinion commune qui donnent raison, c'est le regard et l'attention que l'on porte aux choses qui distinguent ce qui est juste de ce qui ne l'est pas.

samedi 3 février 2007

A Brobdingnag, Gulliver était un nain






San Antonio, dans l'inoubliable "les Cons" nous rappelait, si nécessaire, que l'on est tous le con de quelqu'un d'autre.

Le Conseil d'Etat du Canton de Genève sait rappeler au Conseil administratif de la Ville de Genève qu'elle est son nain et il ne manque aucune occasion pour l'en lui faire prendre la mesure.

La dernière en date, c'est bien sûr sa mise en demeure de rembourser sous 10 jours la part d'impôts que l'Etat avait versée en trop à la Ville en se trompant pourtant par sa faute et lourdement dans ses prévisions (largement plus de 100 millions de francs), allouant ainsi des recettes pendant plusieurs années avant d'en demander le remboursement immédiat.

Ce n'est évidemment pas un crime de demander le paiement de ce qui est dû, mais ce qui traduit particulièrement ce mépris, c'est l'attitude de l'Etat sans égard pour un débiteur dans l'impossibilité d'honnorer ses obligations alors qu'il n'est lui-même solvable que par les seules volonté et générosté de ses prêteurs.

Cela me rappelle fâcheusement la parabole du serviteur mauvais. Et comme dans la parabole, comment réagirait l'Etat si ses propres créanciers agissaient à l'identique vis-à-vis de lui.

Le Conseil d'Etat, dit-on, s'emporte dans un rire gras, long et forcé chaque fois qu'il lui serait fait référence à la Ville de Genève. Cela il faut le lui pardonner de bonne grâce, tant il est vrai que Genève est gouverné par des nains.

Ce n'est pas cela qu'elle mérite, bien au contraire Genève est immense dans le coeur du monde et sa responsabilité particulière, faite de son héritage dont la sauvegarde et son développement n'est pas une responsabilité citoyenne comme on aime dire aujourd'hui, mais un devoir de tous les genevois vis-à-vis du monde. Et d'être le porte-parole,c'est la responsabilité de la Ville et de ses élus. Puisque c'est le temps des élections, c'est aussi celui de remédier à ce qui doit l'être.

Parce que Genève est un géant et parce que les genevois la portent par leur dignité d'en être.

jeudi 1 février 2007

Sourires et robotique


Je déjeunais ce midi avec une spécialiste des robots, non pas des robots ménagers, mais de ceux des feuilletons télévisés des années 60, qui se déplaçaient - en général sur une autre planète - parlaient, répondaient aux questions saugrenues mieux que wikipedia tout en préparant le café d'un main et réparant le véhicule de l'autre.

Elle ironisait sans dépit "30 ans déjà d'efforts persévérants, de nuits sans sommeille de sa part comme d'autres brillantes intelligences pour produire ce robot qui soit l'équivalent de l'homme, alors que l'homme existe déjà"

Avant de s'expliquer plus avant : "On construit depuis longtemps des robots sur un modèle de main à 3 doigts parce qu'il est impossible de faire un robot avec 5 doigts et que trois doigts suffisent. Pourtant essaie donc de faire une boulette de riz et la porter à ta bouche en n'utilisant que trois doigts, pense à la soie que tu froisses dans ta main et vois que ce sont l'annulaire et l'auriculaire qui sont les plus actifs et les plus gourmands, observe ta caresse, la main est asservie complètement à l'annulaire et l'auriculaire qui la guident et suscitent les émotions. A un robot, cela personne ne pourra jamais le lui appliquer".

C'est alors une vanité d'homme que de construire un monde qui nous propose des machines qui pastichent l'homme. Le voir et le reconnaître, c'est aussi dire que c'est une sottise de vanter les marchés aux puces d'ici ou d'ailleurs et de chiner sur e-bay, de parler des miches dorées de sa boulangère et de se faire livrer de blafardes baguettes surgelées par le leshop.ch, de savoir l'affection et l'attention que nous porte notre libraire qui veille prudemment à nous maintenir éveillé et se confier pourtant à amazon.com, et tant d'autres exemples, comme des fatalités quotidiennes.

De quel monde rêvons-nous et quel monde mettons-nous en place ? Qui nous propose ou nous impose ce projet, le savons-nous vraiment ? Ces questions sont celles de la nature du pouvoir et du sens de la société commune. Et à ces questions, si la réponse était "je ne sais pas" ce qui est bien ma réponse, alors à quoi serviraient les débats sur une nouvelle Constitution, ici à Genève, ou là-bas en Europe. Et si personne ne se posait cette question, alors c'est sereinement, à l'image des moutons de Panurge que l'on "s'obstinera à faire des robots qui ressemblent à l'homme sans voir que l'homme existe déjà !"

Je confesse un soupçon. Si un tel robot existait, il ne remplacerait pas l'homme qui existe malgré le robot, mais bien la démocratie. Et comme je crois à la démocratie plus qu'à la robotique, samedi, j'irai faire les puces, comme on dit en parler genevois et me réjouis de vous y rencontrer.

mercredi 31 janvier 2007

Déménagement

Ouvrir un nouveau blog, celui-ci, abandonner à cette occasion l'ancien (http://durendal3.spaces.live.com/), le vieux déjà, sans regret, mais ne pas partir sans bagages, alors j'ai repris quelques posts de janvier simplement parce quand on entre dans une nouvelle maison, on emporte des meubles de toujours sans même se poser la question de savoir s'ils sont nécessaires peut-être pour être sûr de se reconnaître dans un nouveau décors et éviter de s'y égarer.

dimanche 28 janvier 2007

Le mort saisit le vif (principe de droit successoral)

Cette semaine on aura beaucoup parlé de l'abbé Pierre, beaucoup commenter son oeuvre et, ainsi qu'une nécessité, évoqué l'amour de cet homme pour l'humanité en particulier ceux que la société a le plus blessés.

Le plus souvent, ces commentaires appelaient à la reconnaissance de l'évidente sainteté de l'abbé Pierre et appelait à sa prompte canonisation par son Eglise.

Sans me prononcer sur une question qui appartient à la curie romaine, je déplore cet appel. Canoniser l'abbé Pierre ne serait-il pas trop vite faire de son oeuvre un élément de l'histoire et assourdir ses constants appels à une meilleure fraternité entre tous les hommes ? S'il devenait ainsi un saint, que pourrais-je moi-même pour la cause qu'il défend, moi qui ne suis pas un saint ?

Plutôtque d'élever la voie de l'Abbé Pierre au chant des anges - dont nous savons chacun combien elle nous est lointaine - retenir au contraire que si sa voie s'est éteinte, c'est pour qu'elle soit en chacune des voies, sans polémique partisane, mais avec l'esprit de fraternité.

Ainsi le mort saisit le vif et quand l'héritage est beau le vif est d'autant plus léger à le défendre. Se le souhaiter, et le souhaiter à chacun.

vendredi 26 janvier 2007

le Plaisir est un Art, le contraire n'est pas vrai

Les peines du Grand-Théâtre de Genève déborde de la scène et s'écoulent, quotidiennes, dans nos feuilles.

Qu'est-ce pourtant que chacune des soirées passées dans ses fauteilles, sinon confesser combien de fois y avoir touché au Paradis, y avoir ressenti cet arrêt du temps, ce recul de la mort, cette appartenance à l'éternité; plus souvent sans doute, y avoir cédé à la volupté, laissant de la sorte les sens s'emballer et se sentir soi-même transfiguré; parfois aussi y avoir trouvé ce simple plaisir qui est une porte ouverte vers quelque chose de plus profond et donc quitter la salle avec l'enthousiasme que donne le plaisir et le regret de ne pas avoir su ou pu être emporté plus avant.

Pour toutes ces soirées et autant de transports, dire merci à chacune et chacun qui à sa place franchit les limites du possible, sinon de l'impossible, et réalise cette magie. Combien êtes-vous, qu'y faites-vous, nul ne le sait exactement, ni se l'imagine, parce qu'à cet instant, vous êtes la musique fugitive que vous voulez parfaite, une image immobile qui pourtant s'articule, se forme et se déforme à mesure que la musique résonne, vous donnez corps aux sollistes à l'apparence si sûre qui pourtant, comme chacun d'entre vous, portent vos certitudes et vos doutes, vos enthousiasmes et vos épuisements.

Le rideau tombé, voilà votre peine qui maintenant éclate, fondée bien sûr, comment en douter, et la réponse politique proposée est un audit dont l'annonce et l'entreprise loin d'appaiser paraît précipiter plus avant les peines au point qu'elles deviennent des antagonismes et qu'à une démission succède un remerciement.

Il est une rumeur qui veut voir derrière cela quelque marionnettiste qui tirerait les ficelles et fausserait les partitions.

Peut-être plus naturellement que l'Art et la peine sont liés en une intimité jalouse, que l'Art et la peine revendiquent chacun de se surpasser et que l'Art n'a pas toujours le dessus. Ce n'est encore rien si l'Art prend ensuite sa revanche, ce serait d'autant plus la fin si au contraire la peine conservait le dessus, fin d'autant plus cruelle que la peine deviendrait alors sans cause ni valeur.

Chacun d'entre les collaborateurs du Grand-Théâtre est un artiste en ce sens que chacun y a apporte à sa mesure une contribution indispensable à l'oeuvre. Pour eux, il n'y a ni fleurs, ni lumière, peut-être lointainement les applaudissements ou la lecture d'une critique. Ce n'est pas là la juste récompense qui donne la conscience de l'Oeuvre. Mais ce dont je suis sûr, c'est que c'est là la question, et je doute que c'est dans l'audit requis que se trouvera la réponse.

Réponse qu'il faudra pourtant trouver, et je propose la piste de se passer et repasser "La Naissance d'un Opéra", magnifique DVD réalisé au Grand-Théâtre autour de la Traviata, qui dit le miracle de la création et décrit les forces qui la soutienne et leur bravoure qu'il faut récompenser.

Antonio je sais l'impossible tâche qu'était la tienne et tu sais ma compassion, aujourd'hui, plus encore.

mardi 23 janvier 2007

Pour en finir avec le Plaisir

Réaliser soudain que mes propos sur le plaisir sont faux, complètement à côté de la plaque, traduction de la plus sourde ignorance. La honte au visage, je viens ici faire amende honorable. N'ai-je pas décrit le plaisir comme une attitude, ainsi sans doute qu'il me fut enseigné, sinon certes le 31 décembre où je percevais à peine la révélation du plaisir, sans comprendre encore que je mettais un pied vers ce qui m'avait été jusqu'alors caché.

C'est à Toni Bentley danseuse au City Ballet de New York qu'il faut emprunter de sa bibliographie "Ma Reddition" les mots exactes pour parler du plaisir :

"Le plaisir est une simple indulgence passagère, une distraction subtile, une anesthésie sur le chemin de quelque chose de plus élevé, de plus profond, de plus intime.

La volupté est l'expérience de l'éternité dans l'instant présent.

Le Paradis est une expérience qui peut durer à peine quelques secondes en temps réel. Mais pendant ces fractions incommensurables, le temps s'arrête. Or c'est seulement quand le temps s'arrête que la mort recule et que le Paradis devient accessible."


Perception intime de cela dans mon blog du 31 décembre et comprendre aujourd'hui que le plaisir est un Art qui appartient sans doute, plus qu'à chacune des neuf Muses, à Mnémosyne la mère qui les a enfantées. Mnémosyne, la seule femme sage du Panthéon; et la comparer à Eve qui crut vainement que la sagesse résidait dans le fruit de l'arbre, pomme réduite au seul plaisir humain (simple indulgence passagère...) Troublante concordance de la recherche à travers les livres.

Mais comment enseigner encore que le plaisir est une attitude et taire que c'est là l'Art; sinon pour nous prévenir de la tentation d'Eve de devenir pareil à Dieu... (Paradis qui devient accessible)

Camarades, Il faut résister au mensonge commun !

... et aller voir et revoir PARA-DICE de Saburo Teshigawara.

samedi 20 janvier 2007

Injustice pénale !

Quand un pilier de la justice pénale genevoise choisit de démissionner plutôt que d'appliquer le droit pénal qui vient d'entrer en vigueur, force est de s'interroger.

Modifications aussi nombreuses que discutables, mais retenir que celle dont on parle le plus : les "jours-amende" qui se substituent à l'emprisonnement. Ainsi donc, la Justice fait le commerce de la liberté en fonction du gain journalier du condamné, ce qui constitue à l'évidence une très lourde sanction financière, mais sans exiger, ni au demeurant pouvoir exiger, que les "jours-amende" soient payés par le condamné lui-même et non de généreux parents ou amis, ou encore par un gain de loterie. Quelle garantie encore est-il donnée que la sanction frappe le condamné et non le conjoint et les enfants ? Aucune bien sûr, bien au contraire, la condamnation frappe en premier chef le groupe familial, aussi pareillement que la justice recherche et condamne un complice. Famille condamnée sans jugement, sans un mot pour se défendre.

La sanction pénale a toujours été la perte de la liberté, parce que n'est coubable et condamné que celui qui agit avec conscience et volonté, à savoir librement. Et c'est le mauvais usage de cette conscience qui est visé par la sanction qui frappe le condamné dans sa liberté et lui enseigne (ou lui rappelle) que si elle est la nature même de l'homme, elle ne doit tendre qu'au Bien, même si ce n'est pas toujours facile.

Et aussi, seule, la perte de liberté du coupable qui apporte à sa victime la consolation que l'auteur a été provisoirement mis hors d'état de répéter son geste. Aujourd'hui, quelle réponse est donnée à la victime ? Sans doute pas le commerce (oser dire le profit ?) que fait la Justice de sa souffrance !

vendredi 19 janvier 2007

Se souvenir de Swissair et sauver ce qui peut l'être

Le temps en Suisse est au procès du symbole national jeté à terre, piétiné par ceux-là même qui devait le défendre. Je pense à Swissair, son prestige universel et sa faillite honteuse qui a jeté le discrédit sur tout une nation, ses principes et ses dirigeants. Drame collectif, partie aujourd'hui de la mémoire collective.

J'entends les dirigeants hautains, partageant la même stratégie de défense à ce procès de leur incurie que les quelques dictateurs confrontés à leur juge : le silence qui dit moins l'humilité face à la faute que le mépris qu'ils ont du pays qui tout entier les juge.

Je pense à mes amies, alors personnel naviguant pour cette compagnie, leur bonheur de porter l'insigne de la (leur) compagnie, leur fierté d'en être par chaque geste le porte-parole et la fidélité qui a été la leur pendant toute la durée de leur collaboration. Aucune société ne pouvait aussi bien incarner le mot et l'esprit de "la culture d'entreprise".

Culture trahie, aujourd'hui encore par leurs propres patrons, rouvrant bien inutilement les plaies qu'on espérait cicatrisées.

Hier soir, dans ce train, une très jeune contrôleur(euse ?), aussi jolie qu'aimable, faisait de l'ordre dans le compartiment voisin, jetant ce qui devait l'être avec une attention minutieuse.

Je m'en étonnais et voyant là une contrainte qu'une direction sans scrupule lui imposait, lui demandais si c'était là sa tâche. La question la surpris, elle hésita, comme pour mieux comprendre une question qui la gênait visiblement puis répondit que non, mais que ça lui faisait plaisir que le train soit propre et plus encore puisque j'en profitais et s'en alla déjà, le sourire retrouvé, poursuivre sa tâche et m'abondonner à mes lectures.

Puisse un tel personnel n'avoir jamais les patrons de la défunte Swissair !

jeudi 18 janvier 2007

Y en a point comme nous

Je remontais ce matin le rue du Mont-Blanc à Genève et forçais le pas, criagnant de manquer le train de 14. Stressé donc, les yeux sur ma montre je levais les yeux pour voir, où que porte le regard, partout des horloges publiques ou privées sur lesquels régler le pas.

Et me suis dit qu'au retour je les compterai et que vérifierai leur précision.

Et bien sur les 500 mètres de la rue, il y en a 18, dont 15 qui sont rigoureusement à l'heure ! C'est dire que l'heure exacte est ici une vertu et pas une légende.

L'une est arrêtée, c'est l'enseigne d'un restaurant turc et nous dit qu'une bonne cuisine exotique interdit à son patron l'assimmiation aux moeurs locales. C'est pure propagande que l'horologe indique une heure délibérément fantaisiste !

Deux ne sont pas à l'heure, l'une pour retarder de trois minutes, l'autre pour avancer de cinq. Deux horloges, sur le même bâtiment des postes ! L'une - qui rertarde - pour nous donner l'heure de Berne - l'autre qui avance - pour indiquer celle de la fermeture des guichets de ce que d'aucun appelle le service public. Les symboles de l'Helvétie peinent à cohabiter heureusement.

Je retiendrai les autres et m'émerveille.

mercredi 17 janvier 2007

Petite digression sur les forfaits fiscaux

Ainsi donc les forfaits fiscaux feront la une de la presse chaque jour, pendant combien de temps encore ?

Sans doute longtemps si la mesure proosée par certain Conseillers d'Etat d'aligner le montant de l'assiette fiscale à l'échelle genevoise en le fixant à un demi, voire un million un de francs, comme base de revenus apparents pour calculer le montant de l'impôt dû était retenue en conférence cette semaine.

C'est une idée sotte parce qu'elle vehicule l'idée que les forfaits fiscaux se discuttent autour du montant de base, alors qu'il se négocient autour du montant des dépenses apparentes. C'est pour cela que le seuil n'est guère important, ce qui l'est bien plus au titre de l'équité c'est que le montant du forfait négocié corresponde raisonablement aux ressources du contribuable réfugié en Suisse si bien qu'ainsi, il n'y a ni préjudice, ni profit particulier et plus personne - même pas une Conseillère fédérale un peu rapide en besogne - n'a à s'en plaindre ou dénoncer des privilèges.

C'est encore une idée sotte, parce qu'en élevant le seuil des revenus du bénéficiaire du forfait, la Suisse ferait clairement une politique de recherche des contribuables les plus profitables écartant de ce droit les rentiers honnêtes à qui il est servi des rentes qui ne le sont pas moins. Voilà une tactique fiscale qui pourraît s'appeler celle du "chasseur" qui valu à notre symbole national et aérien son grounding et un préjudice irréparable. Or les mêmes stratégies conduisent aux mêmes effets (Il doit y avoir un proverbe chinois qui le dit mieux que moi)

La Suisse est faite de petite gens et elle aime les petites gens non moins que les autres (sûrement plus). Le forfait fiscal, c'est une idée très défendable s'il est disponible à la plupart des rentiers.

A défaut et sans l'ombre d'une hésitation, il faut le combattre. La recherche exclusive de très riches étrangers oisifs nuirait à la Suisse sur le plan extérieur, au titre d'une prétendue ou réelle prédation fiscale, mais également de manière interne, notamment en raison du rencherissement immobilier qu'elle entraînerait.

Il était une politique antérieure et pas si lointaine qui réservait le forfait fiscal plutôt aux petites gens et qui au contraire imposait aux titulaires de fortunes importantes d'investir sur leur lieu de résidence soit dans une activité industrielle afin d'y développer l'emploi, soit dans la construction de logements sociaux qu'au demeurant personne dans le pays acceptait de financer. C'était, il y a 20 ans encore le sésam obligatoire pour séjourner en Suisse. Qui, de droite ou de gauche critiquerait auourd'hui cette politique là ? Comme la réponse est évidente, une autre qui laisse plus perplexe, "Pourquoi alors l'avoir abandonnée ?"

lundi 15 janvier 2007

Plaisir et frustration

Le Temps de ce matin se régale à exposer combien le Conseil administratif (Mairie) de la Ville de Genève a été mauvais pendant la legislature qui s'achève et tente l'impossible inventaire de ses bévues

Sans imaginer les compléter, citer encore, pour le plaisir (de dire du mal)

  • le boycott de l'inaugration du Salon de l'Auto de Genève, (pardon du Grand-Saconnex) au titre que cette manifestation est contraire à sa politique relative à la modbilité douce. Tiens donc, ce même conseiller administratif, pendant ces 4 années a remplacé sa Mercedes par une Toyota Prius dont il était apparemment mécontent pour lui substituer une Volvo. Cette bande d'anti-automobilites trites connaît bien la mauvaise politique et applique scrupuleusement le principe "faites comme je dis pas comme je fais !" Avec ce CA, c'est le salon de l'auto tous les 6 mois.
  • En matière de boycott encore, celui de la journée genevoise de "l'Expo 02", au motif que "c'est trop nul, tout le monde est d'accord là-dessus !" Tiens donc, en 2006, la Ville de Genève place l'art contemporain comme première priorité. Serait-ce que l'art contemporain c'est beau, seulement si c'est le Conseil administratif qui dit ce qui est bon et ne ne l'est pas. Bonjour la censure !
  • Boycott toujours ! Celui de Dieudonné à qui la Ville lui interdit ses salles de spectacles au motif d'un gag jugé par ce même Conseil administratif comme raciste alors que les Tribunaux compéentents en France l'ont affranchi de cette charge. Si c'est pas de la censure ça !

Voilà, je m'interrogeais en lisant le Temps, "y a-t-il du plaisir à dire du mal ?". L'expérience sensible me fait dire qu'oh oui ! sans doute, mais c'est un tout petit plaisir, probablement lié à la certitude qu'on peut toujours en dire plus... Finalement la frustration l'emporte sur le plaisir, alors, c'est promis j'arrête là (ou alors je me donne plus de peine...)

vendredi 12 janvier 2007

Plaisir et Volupté

"Et la volupté ?" m'entend-je soufflé à mon oreille moins comme une question que comme une confidence. La voix déjà, la question pourtant, le sourire et le regard plus troublants qu'un baiser, me disent s'il le fallait que bien sûr, c'est la Quête, plus qu'aucune autre et me fait ressentir qu'elle, cette volupté, se partage enfin, ne se conçoit même qu'en commun.

Je me jette sur le Robert pour n'y lire que ce ne serait qu'un vif plaisir. Décidément, sur les plaisirs, sa rédaction a été confiée à un pasteur calviniste ou un moraliste allemand.

Voyons, c'est certain, la volupté ne se compare pas aux plaisirs, c'est un emballement des sens, leur asservissement à une sensation qui révèle l'être et le change. Quel trouble... Que décrit Rousseau dans l'Emile "les premières voluptés sont toujours mystérieuses; la pudeur les assaisonne et les cache". Voilà qui est combien vrai et dit non moins combien elle est précieuse par cela même qu'elle enseigne. Quant à Pierre Charron en 1601 déjà dans son très bien nommé Livre de la Sagesse il ne la craint et dit sa nécessité : "la volupté attire à soi l'entendement même".

Voluptueusement vue, la pierre est soie, la soie est cri, le cri l'attachement et l'attachement, le soi aimant et passionné révélé à soi-même.

La volupté, c'est la métamorphose de la compréhension.

"Je est un autre",

voluptueusement avec Rimbaud

mercredi 10 janvier 2007

Sans plaisir

Voilà que France 2 propose ce soir en deuxième partie de soirée, soit à l'heure des émissions culturelles un grand débat sur les thèmes "Est-ce honteux d'être de droite '" suivi d'une question fort semblable "Sommes-nous trop surveillés ?"

La première question est chocante à l'instant où les derniers sondages donnent une quasi parfaite égalité des voix entre deux candidats aux élections présidentielle nettement, respectivement, à droite et à gauche. Elle me rappelle une statistique suisse d'il y a quelques années qui indiquait que si (ou malgré que) les 3/4 des journalistes étaient de gauche seulement un très large tiers de la population partagait leurs idées, et ceux-là alors de se demander, dans leur médias respectifs, la mine consternée et sans honte, comment il se faisait que lecteurs et auditeurs résistaient aussi largemnent à leurs idées et points de vue qu'ils reconnaissaient, ce faisant, partisans.

Le mérite sur France 2 sera de donner la réponse à la première question en se posant la seconde tant il est certain qu'en effet chacun est bien trop surveillé et, qui plus est, surveillé non point avec l'effection dont on veille sur un enfant, mais de manière si inquisitoriale qu'il ne s'agit rien de moins que d'appliquer à la société une norme comportemental du bien et du mal incompatible avec la société civile et politique. Ainsi l'exemple de Johny : fustigé chaque jour pour une décision personnelle qui se trouve en tous points conforme au droit.

Refuser une société qui confond le juste et le bon, l'injuste et le mal, l'être et la conscience, l'application du droit (universel) et la morale (personnelle), c'est être de droite et il n'est aucun motif d'avoir honte d'appliquer à la fois le droit et les valeurs, mais distinctement.

Cela écrit sans plaisir et déjà une bonne résolution de 2007 qui tombe; celle-là, j'y tenais pourtant...

lundi 8 janvier 2007

Partager son plaisir

Aujourd'hui, mon plus grand plaisir a été dire à Pierre Maudet combien j'ai eu du plaisir à l'entendre chez Rulquier sur France2 et voir dans ses yeux, entendre dans ses mots combien cela lui a fait plaisir. Ceci pour l'anegdote

Se dire alors que le plaisir se partage et comprendre instantanément que l'on reçoit du plaisir et que ce plaisir on le garde. Qu'ensuite, certainement, dire le plaisir ressenti, c'est à son tour donner du plaisir, mais un autre plaisir qui a son tour se garde.

Si je partageais mon plaisir, comme l'expression populaire m'y inviterait, mon plaisir serait d'autant moins grand que je le partagerais avec un plus grand nombre, c'est là une loi artihmétique. Alors qu'au contraire, plus le plaisir est commun, plus il grandit.Ce serait alors que le plaisir ne se partage pas, mais qu'il se prend à mesure qu'il est donné. "Post coïtum animal triste" réponderait Brigitte Roüan comme une évidence, mais c'est une autre histoire.

Le plaisir ne se donne, ne se partage, ni se prend.

Il est semblable au feu, il s'étend, se propage. Le plaisir naît du plaisir lui-même, il grandit plus il s'étend. Il s'attise au plaisir lui-même. Et comme une flamme encore, il est éphémère et meurt si on l'étouffait. Et c'est pour cela qu'il faut veiller toujours à le transmettre. C'est là le devoir aussi bien que la distinction entre le plaisir qui nous est hérité d'Epicure et l'Hédonisme moderne qui se nourrit de béatitudes engourdies et de Prozac comme un alibi.

samedi 6 janvier 2007

Plaisir et polémique

Monsieur Arnaud Montebourg ne cache pas son plaisir à se prendre pour un Mossadegh, prêt à déclarer la guerre à l'Angleterre, lui à l'indpendance économique de la Suisse, pour la défense de ses valeurs et de ses principes. Et sans doute, cet honorable député est-il bien seul à chercher et trouver là son plaisir. Serait-ce à dire que le plaisir est solitaire ? ou plus prosaïquement que le plaisir se partage mal.

Pourtant, il est contagieux, et voilà que confronté à la simple sottise des lignes pondues par Monsieur Montebourg, chacun, des politiciens locaux sinon quelque avocat en mal d'écriture matinale, mais en quête du même plaisir, se mettent à tomber dans un gouffre de cocagne pour à leur tour dire leur plaisir à ériger en valeur ce qui n'est qu'un héritage de l'histoire la plus récente.

Il est sans nul doute du plaisir dans la polémique, je le crois pourtant plus subtil dans la controverse dont la vertu est de laisser la question ouverte et ainsi le plaisir perdurer, ce qui est une porte du bonheur.