vendredi 23 février 2007

Mayday, Mayday, Mayday


La Tribune d'aujourd'hui consacre trois pages à la démission annoncée du Président et du Vice-Président du Grand-Théâtre. La commenter d'un seul mot "Désastre !"

Aucune information pertinente n'est encore disponible à ce sujet. C'est donc trop tôt pour connaître exactement le motif d'une décision extraordinaire par sa gravité et prise par deux personnalités de premier plan, donc sans doute longuement mûrie et consécutive à une longue souffrance.

Mais ce qui mérite d'être déjà entrepris ce soir, sans espérer être complet, c'est l'inventaire de la disparition des théâtres en Ville de Genève :

octobre 2003 : suppression de la subvention au Théâtre Para-Surbeck : motif, ce théâtre n'est pas assez ouvert aux artistes genevois autres que MM Claude Para et Luc Surbeck. En fait, c'était pour transférer cette subvention (86'000 francs) au Teatro Malandro d'Omar Poras qui fonctionnait alors très bien en s'en passant.

octobre 2003 : tentative de suppression de la subvention au Théâtre du Caveau, sauf à ce que son directeur M. Fernandez accepte de quitter sa salle au profit du Théâtre Pitoëff. Monsieur Fernandez cède, s'en est-il bien trouvé ? C'est très improbable.

octobre 2003 : tentative de demander au Théâtre Confiture de M. Cohen de quitter la Cité Bleue où il jouait depuis des années pour reprendre le Casino-Théâtre.

Mars 2004 : tandis que la Ville et le Théâtre des Montreurs d'Images négocient une convention devant couvrir les années 2004 à 2007, Monsieur Mugny met fin aux négociations et fait passer la subvention à zéro. Il est battu par son Conseil municipal

Septembre 2005 : suppression de la subvention au Théâtre de Carouge au motif que les contribuables carougeois payent un impôt municipal plus avantageux que les genevois.

Juillet 2006 : C'est au tour du Théâtre de l'Orangerie, plus particulièrement son directeur M. Chardet d'en être expulsé. Motif : le nécessaire changement. Toujours est-il que le théâtre n'annonce plus aucun spectacle depuis l'été 2006 et rien pour 2007 !

Novembre 2006 : supression de la subvention au Teatro malandro pour cause de mauvaise gestion financière.

Février 2006 : suppression de la subvention au Festival de la Bâtie, motif faiblesse du comité

Février 2006 : quel futur au Grand-Théâtre ?

A Paris, on fermait, dit-on, des thâtres pour construire des parkings. C'était triste et scandaleux. Mais si à Genève, c'est parce qu'ils déplaisent au responsable de la culture et qui se croit Prince que tant de lieux sont fermés ou menacés, comment qualifier de telles disparitions ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En effet, l'avenir se trouve incertain et février 2007 se finit dans l'ombre de cette mauvaise oeuvre qui se joue au Grand Théâtre, phare de la culture genevoise, qui accède aujourd'hui au statut de tragique. Et ce d'autant plus aux vues des envies d'une certaine frange du monde politique (au fond à gauche) de vouloir transformer le débat en foire électoral et qui désire mettre la tête des responsables de l'institutions sur le billot comme on l'a fait il y a maintenant 216 ans en France...