dimanche 18 février 2007

Tous, partie civile au procès Swissair

A Bülach, c'est le temps du réquisitoire et des plaidoiries

"Ce n'est pas un procès politique !" affirmait le Procureur,

égrenant chiffres rouges et dates noires,
états financiers trompeurs et pilotage obstiné,
comme la litanie des (mal) sain(t)s.

Alors la Défense répliquera
Prévisions aussi fiables que la météo,
pressions politique et bancaire,
état de nécessité et risque d'entrepreneur.

Aussi bien que les crimes financiers retenus
pourquoi ne pas avoir retenu celui de brigandage ?

L'enrichissement : 2 milliards, versés cash par la Confédération.

L'usage de la contrainte : un grounding stratégiquement imposé le 2 octobre 2001, alors que des fonds avaient été mis à disposition ce même jour à hauteur de 73 millions, quand 17 millions étaient nécessaires quotidiennement (voir SonntagsZeitung du 1er octobre 2006) et qu'il n'était donc pas nécessaire, du moins laissait-il le temps de rechercher et peut-être trouver des solutions, l'indisponibilité des bailleurs de fonds, le Conseiller fédéral Leuenberger désespéré face à l'inutilité de son téléphone auquel personne ne répondait et la nécessité pour lui de prendre la décision qui s'imposait, sauver l'honneur de la nation et payer la rançon que les dirigeants de Swissair exigeait.

La victime : qui n'est pas victime ? le personnel de la compagnie bien sûr, mais chaque citoyen qui s'identifiait à Swissair, orgueil national, orgueil jusqu'alors bien placé, tant elle incarnait les valeurs suisses, tant elle identifiait le pays et tant chacun s'identifiait à elle.

Le symbole est devenu un mythe, nous avons chacun été volé de ces deux milliards, les dirigeants de Swissair l'ont manifestement fait avec conscience et volonté, usant de la violence qu'est le désespoir.

Oui, brigandage, il y a bien eu; alors, tous partie civile pendant qu'il est encore temps !

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