jeudi 15 février 2007

Revoilà la censure

Hirschhorn "Democracy Hotel"


Revoilà la censure, pour une fois, Patrice Mugny n’est pas en cause (mon blog du 15 janvier), mais cela ne réjouit personne pour autant.

L’auteur est politique, la censure est toujours politique, sorte de frilosité du pouvoir confronté à la libre expression d’un artiste à qui il attribue une expression incompatible avec sa propre politique. (Il y a peu on reconnaissait encore cette race de censeurs par le port de lunettes noirs, même à la nuit tombée).

Ainsi donc à Zurich, on mâtera Salo ou les 120 jours de Sodome sur son lecteur de DVD plutôt que le regarder sur grand écran, subtile différence.

Ce qui pour ma part me sidère, c’est qu’un film qui pouvait être vu librement il y a 30 ans, sous réserve de la limite d’âge, qui a été diffusé ensuite avec une régularité certaine dans les rétrospectives consacrées à Pasolini ou encore en ciné club, un film donc que chacun a pu voir ou choisir en toute connaissance de cause de ne pas voir, puisse, une génération après interroger le censeur, plus spectaculairement encore, l’amener à frapper.

Qu’est-ce qui aurait donc changé en 30 ans ? La morale, sans doute pas ou certainement pas vers plus de rigueur.. L’éthique alors ? Sans doute, la pauvre, mise à toutes les sauces et transformée en une valeur collective et donc politique alors que sa nature est de parler à l’âme de chaque individu, la voilà au service de l’oppression des idées. Pourtant, ce n’est pas l’éthique héritée de 2500 ans d’histoire qui a changé, mais l’idée qu’on s’en fait au supermarché des idées prémâchées.

Ce qui a changé, c’est au nom de l’éthique, le politiquement correct érigé en dictature, en tant que valeur collective qui se substitue au libre arbitre dont l’homme contemporain ne serait plus digne.%

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