vendredi 12 janvier 2007

Plaisir et Volupté

"Et la volupté ?" m'entend-je soufflé à mon oreille moins comme une question que comme une confidence. La voix déjà, la question pourtant, le sourire et le regard plus troublants qu'un baiser, me disent s'il le fallait que bien sûr, c'est la Quête, plus qu'aucune autre et me fait ressentir qu'elle, cette volupté, se partage enfin, ne se conçoit même qu'en commun.

Je me jette sur le Robert pour n'y lire que ce ne serait qu'un vif plaisir. Décidément, sur les plaisirs, sa rédaction a été confiée à un pasteur calviniste ou un moraliste allemand.

Voyons, c'est certain, la volupté ne se compare pas aux plaisirs, c'est un emballement des sens, leur asservissement à une sensation qui révèle l'être et le change. Quel trouble... Que décrit Rousseau dans l'Emile "les premières voluptés sont toujours mystérieuses; la pudeur les assaisonne et les cache". Voilà qui est combien vrai et dit non moins combien elle est précieuse par cela même qu'elle enseigne. Quant à Pierre Charron en 1601 déjà dans son très bien nommé Livre de la Sagesse il ne la craint et dit sa nécessité : "la volupté attire à soi l'entendement même".

Voluptueusement vue, la pierre est soie, la soie est cri, le cri l'attachement et l'attachement, le soi aimant et passionné révélé à soi-même.

La volupté, c'est la métamorphose de la compréhension.

"Je est un autre",

voluptueusement avec Rimbaud

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