vendredi 26 janvier 2007

le Plaisir est un Art, le contraire n'est pas vrai

Les peines du Grand-Théâtre de Genève déborde de la scène et s'écoulent, quotidiennes, dans nos feuilles.

Qu'est-ce pourtant que chacune des soirées passées dans ses fauteilles, sinon confesser combien de fois y avoir touché au Paradis, y avoir ressenti cet arrêt du temps, ce recul de la mort, cette appartenance à l'éternité; plus souvent sans doute, y avoir cédé à la volupté, laissant de la sorte les sens s'emballer et se sentir soi-même transfiguré; parfois aussi y avoir trouvé ce simple plaisir qui est une porte ouverte vers quelque chose de plus profond et donc quitter la salle avec l'enthousiasme que donne le plaisir et le regret de ne pas avoir su ou pu être emporté plus avant.

Pour toutes ces soirées et autant de transports, dire merci à chacune et chacun qui à sa place franchit les limites du possible, sinon de l'impossible, et réalise cette magie. Combien êtes-vous, qu'y faites-vous, nul ne le sait exactement, ni se l'imagine, parce qu'à cet instant, vous êtes la musique fugitive que vous voulez parfaite, une image immobile qui pourtant s'articule, se forme et se déforme à mesure que la musique résonne, vous donnez corps aux sollistes à l'apparence si sûre qui pourtant, comme chacun d'entre vous, portent vos certitudes et vos doutes, vos enthousiasmes et vos épuisements.

Le rideau tombé, voilà votre peine qui maintenant éclate, fondée bien sûr, comment en douter, et la réponse politique proposée est un audit dont l'annonce et l'entreprise loin d'appaiser paraît précipiter plus avant les peines au point qu'elles deviennent des antagonismes et qu'à une démission succède un remerciement.

Il est une rumeur qui veut voir derrière cela quelque marionnettiste qui tirerait les ficelles et fausserait les partitions.

Peut-être plus naturellement que l'Art et la peine sont liés en une intimité jalouse, que l'Art et la peine revendiquent chacun de se surpasser et que l'Art n'a pas toujours le dessus. Ce n'est encore rien si l'Art prend ensuite sa revanche, ce serait d'autant plus la fin si au contraire la peine conservait le dessus, fin d'autant plus cruelle que la peine deviendrait alors sans cause ni valeur.

Chacun d'entre les collaborateurs du Grand-Théâtre est un artiste en ce sens que chacun y a apporte à sa mesure une contribution indispensable à l'oeuvre. Pour eux, il n'y a ni fleurs, ni lumière, peut-être lointainement les applaudissements ou la lecture d'une critique. Ce n'est pas là la juste récompense qui donne la conscience de l'Oeuvre. Mais ce dont je suis sûr, c'est que c'est là la question, et je doute que c'est dans l'audit requis que se trouvera la réponse.

Réponse qu'il faudra pourtant trouver, et je propose la piste de se passer et repasser "La Naissance d'un Opéra", magnifique DVD réalisé au Grand-Théâtre autour de la Traviata, qui dit le miracle de la création et décrit les forces qui la soutienne et leur bravoure qu'il faut récompenser.

Antonio je sais l'impossible tâche qu'était la tienne et tu sais ma compassion, aujourd'hui, plus encore.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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