vendredi 19 janvier 2007

Se souvenir de Swissair et sauver ce qui peut l'être

Le temps en Suisse est au procès du symbole national jeté à terre, piétiné par ceux-là même qui devait le défendre. Je pense à Swissair, son prestige universel et sa faillite honteuse qui a jeté le discrédit sur tout une nation, ses principes et ses dirigeants. Drame collectif, partie aujourd'hui de la mémoire collective.

J'entends les dirigeants hautains, partageant la même stratégie de défense à ce procès de leur incurie que les quelques dictateurs confrontés à leur juge : le silence qui dit moins l'humilité face à la faute que le mépris qu'ils ont du pays qui tout entier les juge.

Je pense à mes amies, alors personnel naviguant pour cette compagnie, leur bonheur de porter l'insigne de la (leur) compagnie, leur fierté d'en être par chaque geste le porte-parole et la fidélité qui a été la leur pendant toute la durée de leur collaboration. Aucune société ne pouvait aussi bien incarner le mot et l'esprit de "la culture d'entreprise".

Culture trahie, aujourd'hui encore par leurs propres patrons, rouvrant bien inutilement les plaies qu'on espérait cicatrisées.

Hier soir, dans ce train, une très jeune contrôleur(euse ?), aussi jolie qu'aimable, faisait de l'ordre dans le compartiment voisin, jetant ce qui devait l'être avec une attention minutieuse.

Je m'en étonnais et voyant là une contrainte qu'une direction sans scrupule lui imposait, lui demandais si c'était là sa tâche. La question la surpris, elle hésita, comme pour mieux comprendre une question qui la gênait visiblement puis répondit que non, mais que ça lui faisait plaisir que le train soit propre et plus encore puisque j'en profitais et s'en alla déjà, le sourire retrouvé, poursuivre sa tâche et m'abondonner à mes lectures.

Puisse un tel personnel n'avoir jamais les patrons de la défunte Swissair !

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